Une pure reussite, une serie d’auteur populaire.
On vous donne 10 raisons de leur donner une chance
Cela serait tentant, Afin de la com de France 2 tel Afin de les amateurs de paillettes, de mettre c’est parti des vedettes d’la collection, plus glamour, plus familieres, plus connues. Dappater les telespectateurs en proposant une plongee en coulisses du cinema, ou des actrices et des acteurs de renom se preteraient a un rejouissant travaux d’autoderision. C’est bien ce qu’est Dix pour cent, mais ce n’est nullement son principal interet. Sa premiere force, votre paraissent Andrea, Mathias, Gabriel, Arlette, Camille et les autres, une dizaine de personnages riches, touchants, complexes, droles, en general un instant stereotypes (la comedie le veut) mais qui rapidement prennent chair. Le merite revient a l’ecriture de Fanny Herrero, de l’ensemble de ses co-scenaristes (1), a Dominique Besnehard, a l’origine des travaux, ainsi qu’a des comediens au poil en general bien aides par la direction d’acteur de Cedric Klapisch, Lola Doillon et Antoine Garceau. Le merite revient donc a tout un chacun, ainsi, fait de Dix Afin de cent reste une des trop rares series francaises a proposer des personnages en trois dimensions, qui rendent agreables meme des intrigues les plus faibles. Des personnes (presque) comme vous et moi, bouffes avec un taf, la solitude, les souvenirs, les desirs et le temps qui passe.
Cecile de France dans Dix Pour Cent.
La aussi, les scenaristes ont reussi un pari. Inutile d’etre un grand fan de Francoise Fabian ou de Joey Starr pour rire de leurs performances. Chacun des invites de cette saison 1 joue subtilement avec le image, tout en endossant une personnalite fictive tour a tour detestable, drole et touchante. L’exercice d’autoderision n’est gui?re escamote, mais on est loin d’la mechancete d’une serie de Ricky Gervais Extras. Dommage ? Au contraire, trop de vacherie n’aurait nullement colle au ton d’une serie, resolument “feel good” malgre les galeres de ses personnages. Cecile de France, Line Renaud et Francoise Fabian, Nathalie Baye et Laura Smet, Audrey Fleurot, Anna Gayet et Joey Starr, et Francois Berleand, tout un chacun en sort plus sympathique. Chacun offre autant de preuves que c’est bon de prendre le risque du second degre. Les candidats devraient donc se bousculer au portillon pour la periode 2.
On risque de ne plus l’appeler la connasse bien longtemps. Certes, son personnage reste un rien hysterique et peut, a l’occasion, etre une connasse pour de bon. Mais Andrea est aussi le plus fragile, le plus touchant, le plus immediatement emballant des personnages principaux de Dix Afin de cent peut-etre meme tout seulement celui qui a le environ temps libre d’antenne. Une fausse seductrice, coucheuse inveteree qui se ment a elle-meme et se prive du grand amour dont elle reve. Une “workaholic” passionnee de culture, reine de l’autosabotage sentimental mais agent redoutable. Sans la moindre fausse note, Cottin fera une demonstration de l’eventail de son jeu, est impeccable de timing comique et delicate en instants d’intimite. Si sa performance sortira sans doute des discussions, celles des collegues paraissent aussi excellentes. N’importe qui execute sa partition avec subtilite, de l’immediatement sympathique Gabriel (Gregory Montel) au faussement cynique Mathias (Thibault de Montalembert) en passant via nos assistants (surtout l’excellent Nicolas Maury).
Camille Cottin dans Dix Pour Cent.
Dix Afin de cent est une comedie dramatique, et elle tient un bel equilibre entre rire (legerement dominant) et drame. Entre deux sequences virevoltantes en bureaux de l’agence, elle se pose, moyen tout d’un diner, une fi?te, sait i?tre plus grave. Il plane sur ses six premiers episodes une melancolie savamment dosee, qui permet de donner en profondeur au monde qu’ils mettent en scene, sans lui enlever tout son pouvoir de seduction. Il existe bien des anecdotes, des details purement comiques, legerement de legerete. Mais on en revient toujours a toutes les personnages, a leurs enjeux intimes y compris a ceux des guests . Lecon evidente mais trop souvent oubliee : une agreable serie, comedie ou drame, c’est avant bien une histoire de personnages. Rire et pleurer n’a pas de sens si c’est sans empathie.
Qu’est-ce qui fera d’une serie une ?uvre populaire ? La question est d’autant plus delicat que celui-ci parait legerement meprisant, hautain tel lorsqu’il y avait compte eurodate les ?uvres pointues, complexes, originales, et ces petites choses sans pretentions que seraient les series populaires . Disons que Dix pour cent est une serie d’auteur populaire. Une ?uvre qui temoigne tout d’un opinion, tout d’un ton, de la ambition a part entiere, mais qui vise un large public, s’applique a ne laisser personne a l’ecart, a toucher chacune des sensibilites. On a excellent patienter avec environ curiosite l’episode de Joey Starr, on n’en va i?tre pas moins amuse et touche avec celui de Francoise Fabian et Line Renaud. Elle a beau se derouler dans un monde tres branche, ferme, parisien, Dix pour cent est une serie accessible, qui pourrait se derouler, au fond, dans n’importe quelle firme aussi si ce ne serait jamais la aussi chose Elle vend du glamour, mais surtout du quotidien, aussi intense et sexy soit-il.
Sans connaitre la realite du milieu d’agent, on sent que Dix pour cent s’en rapproche. Dominique Besnehard a vraiment tenu a ce que des details collent, que ASK soit une version tout juste dramatisee de votre a quoi une veritable agence doit ressembler. Il est question de contrats, de juridique, de coups de pression, de relation avec les differentes forces en presence, de ce qui se marche de joyeux ainsi que moche dans la bijouterie jusqu’au menages douteux que plusieurs comediens acceptent de faire Afin de arrondir les fins de mois. Pourtant, on n’est jamais dans lentre-gens. Au moment oi? une private joke fuse, elle se glisse dans un dialogue comprehensible pour l’ensemble de, et les scenaristes ont opte pour un moyen simple, simple mais efficace de nous faire rentrer dans votre monde meconnu : Camille Valentini (Fanny Sidney), jeune assistante (et un brin plus que ca) au centre en narration, outsider comme nous, ainsi, avec qui l’on va penetrer en coulisses du business.
Gregory Montel (Gabriel Sarda) et Julie Gayet dans Dix Pour Cent.